IL N’Y A QUE DU SANG ARABO-MUSULMAN QUI COULE!

L’évolution dans les pays arabo-musulmans dans ces trois dernières années donne à réfléchir sur les perspectives d’un monde en forte déstabilisation et en constante perturbation.

« Le printemps arabe » démarré au début de 2011 fut plus qu’un leurre pour les masses de chômeurs et de marginalisé. Mais la leçon et la question principale est  de savoir si cette ébullition  insipide ayant balayé les régimes stables et pôles croissance avait sa raison d’être.

Nous dirons tout d’abord que cette implosion socio-religieuse a impacté négativement la stabilité des Etats que ce soit dans la bande sahélo-saharienne ou de l’ensemble géographique allant de l’Afrique du Nord au Golfe Persique.

Le Mali ayant perdu temporairement les 2/3 de son territoire peine à se remettre difficilement. Le géant nigérian est mis à rude épreuve avec le Boko Haram. Le Niger ne peut plus exploiter sans inquiétude son uranium et son pétrole. La Tunisie est en proie à un islamisme d’Etat avec la menace djihadiste dans le Mont Chambi. La Lybie n’a plus d’Etat central depuis deux ans, même a capitale n’est plus contrôlée ou du moins sécurisée. L’Egypte est la grande désolation de la démocratie ou Américains et Européens trahissent toutes leurs valeurs essentielles. Le Maroc s’ouvre doucement mai sûrement vers un islamisme sans obstacle. Les éloges tant faits sur le système sécuritaire et de renseignement s de l’Algérie sont contredits battus en brèche avec la prise d’otage de In a Menas. La Mauritanie devient de plus en plus l’Etat narcotrafiquant et déstabilisateur le plus sûr de la région. La Syrie est la grande humiliation du monde arabe, ici les clivages du monde musulman sinon arabe sont les plus visibles. Les plus grandes sauvageries du monde des derniers siècles du monde arabe s’y passent ici. Le fragile équilibre politico-religieux du beau  Liban est fortement perturbé. La cause palestinienne est reléguée aux calendes grecques. Le Yémen peine à se remettre du départ du Président Saleh. L’Irak continue d’enregistrer de manière certaine et progressive les victimes d’attentats.

La coalition sunnite dirigée par l’Arabie Saoudite et le Qatar contre l’Iran chiite est utilisée par les lobbies juifs via l’Oncle Sam et la France marionnette pour contribuer à mettre à genoux le monde arabe face à l’Israël.

Mais l’avenir politique du monde arabo-musulman se joue certainement en Syrie. Les issues peuvent même redessiner la nouvelle carte géopolitique tout en maintenant l’implacable bipolarisation. La nouvelle donne est que des pays du Sud sous la direction russe seront des acteurs de taille dans la nouvelle configuration. Au cœur de cette nouvelle configuration l’enjeu  énergétique et des matières premières occupera une place importante.

Leçon à tirer

Le constat fait ressortir qu’il n’y a que du sang des arabo-musulmans qui coule. Cela est aisément compréhensible dans la mesure que les toutes les forces engagées sont ceux-ci sous la bénédiction des Etats judéo-chrétiens.

Le second aspect est que les industries occidentales et des BRICs profitent  de ces conflits en les permettant de trouver des ouvertures commerciales. Les armes et les logistiques sont fournies essentiellement par celles-ci à travers le financement en grande partie des monarchies pétrolières. C’est des musulmans qui tuent des musulmans avec des armes fabriquées par le monde judéo-chrétiennes.

L’Etat d’Israël est le grand gagnant car voit l’affaiblissement progressif et sûr de tous les pays arabes pouvant être une menace pour lui. Il n’a plus besoin de mener officiellement des opérations de frappes pour se faire entendre.

L’unité du monde arabe tant cher au regretté Nasser est plus qu’une utopie. Malgré la possession de la plus précieuse source énergétique (pétrole) et la localisation  géographique de tous les pays arabes dans une même région, les Etats arabes ont montré au monde entier qu’ils sont incapables d’assurer la direction de la planète. Hélas ! Encore hélas ! pour le monde musulman de rater les meilleures occasions historiques de stabiliser les relations internationales de l’Epoque contemporaine.

Tout ceci contribuera à creuser davantage le fossé entre le Nord et le Sud.

Viendra-t-il la fin de cette irresponsabilité et de cet égoïsme des différentes composantes du monde arabo-musulman ?

L’espoir est-il permis dans un monde qui tend de jour en jour vers la sauvagerie ?

Djibril Issa Niaré

Blogueur malien.