Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Carrefour d'opinions
4 novembre 2013

ASSASSINATS DE JOURNALISTES RFI ET ENJEUX DE KIDAL

GD & CV

 

La mort de ceux qui travaillent pour satisfaire le besoin des autres, surtout le besoin d’information est toujours douloureuse etce n’est jamais une mort vaine. Celle de Ghislaine DUPONT et de Claude VERLON est un coup de massue donné au monde libre. Nous nous inclinons pieusement sur leurs dépouilles pour leur rendre un hommage éternel.

Ils sont tombés comme les milliers de soldats et de civils connus et inconnus maliens et non maliens pour la liberté au Mali. Cet évènement marque par sa large médiatisation la situation du Nord Mali, plus précisément celle de  Kidal. Nous postions le 31 octobre 2013 sur notre blog un article sur le jeu complexe de la France au Sahel. Les deux assassinats sont le résultat d’une situation de confusion créée par la France pour son projet très flou et difficile à saisir par la grande majorité des Maliens.

On ne peut pas chasser des terroristes dans une région et accepter de coopérer avec leurs alliés pour promouvoir un soi-disant droit ou liberté de minorité. Ce qui se fait à Kidal est plus qu’une violation de l’intégrité territoriale du Mali. L’effectif du bataillon mixte des Forces Armées Maliennes (FAMA) présent à Kidal n’atteint pas 300 hommes. Et cet effectif est « privé » du droit de circuler et sécuriser la ville. Les combattants des pseudo-indépendantistes du fantoche MNLA sont cantonnés dans la ville et hors de la ville avec liberté de circuler mais pas de sécuriser la ville. Seuls les hommes de l’Opération Serval et de la MINUSMA sont autorisés à sécuriser la ville. Leur connaissance des habitudes et nature des habitants de la ville reste à parfaire et leur programme réel reste à découvrir. Cette situation étant plus qu’une humiliation, a fini par être qualifiée d’incompétence de l’Etat malien par la presse et les analystes étrangers.

Lorsqu’une délégation de trois ministres maliens fut lapidée par des groupes de badauds à Kidal en octobre dernier devant les soldats de la MINUSMA, ce n’est pas la France qui a parlé de situation inacceptable. Lorsque l’agence de la Banque Malienne de Solidarité fut attaquée, la France ne voyait pas encore de situation déplorable. Lorsque le camp des militaires maliens subissait fréquemment des agressions et des insultes de quelques habitants racistes, la situation ne présentait pas de signe anormal. Lorsque la population autochtone noire fait l’objet de persécution et d’assassinat, encore cette même France et la MINUSMA ne sont pas inquiètes. Mais lorsque des journalistes français tombent et c’est le monde entier qui est mis en branle. Il faut signaler au passage que ces deux morts sont causées par le laxisme de la France.

Ce ne serait pas une troupe étrangère qui sera appelée pour sécuriser la Corse, ou pour sécuriser le Pays Basque espagnol, ou pour sécuriser l’Irlande ou pour sécuriser la Tchétchénie. Et pourtant, ces situations ne présentent aucune différence avec celle de Kidal. Mais pour le besoin d’exploitation future des matières premières du Nord Mali par la France en vue de donner un souffle à son économie en peine, le Mali est réduit au statut de « colonie ». L’espoir porté sur le Président IBK est très énorme. Mais il faudra que les uns et les autres comprennent que malgré sa bonne volonté, il ne peut dépasser son rôle figurant tel que prévu par le plan de conquête de la France conçu à l’accession à « l’indépendance ». Et les groupes armés touaregs, et les différents Présidents maliens, et la batterie de facilitateurs ne peuvent jouer plus que le rôle des figurants dans cette situation qui est à sa phase de métastase aujourd’hui. Les vrais acteurs et décideurs de cette prétendue crise sont la France, l’Algérie et les groupes islamistes détenant une capacité de nuisance conférée par les deux Etats cités.

Les accords, les pactes, les conférences nationales, les assises, etc. sont des efforts de circonstance qui ne peuvent s’atteler réellement à la résolution de la question du Nord. La minorité touarègue comprendra qu’elle n’est pas défendue par la France le jour ou les ressources  minières du Nord Mali feront l’objet de la convoitise d’une autre puissance économique  que la France. Les touaregs n’ont jamais l’objet de persécution sur le plan social au sud du Mali.

Face au besoin économique  des puissances économiques (en grande partie énergétique), l’intégrité territoriale et la souveraineté d’un Etat pauvre surtout sub-saharien deviennent de la comédie et de l’illusion. Face à ce besoin, les puissances font les crimes les plus crapuleux, les plus horribles et les plus incompréhensibles. C’est le cas de la Zone des Grands Lacs, c’est le cas de la Sierra-Léone et du Libéria, etc. Les grandes puissances ont souvent recours à l’élimination de leurs propres citoyens pour les desseins de leur intérêts ou parce que ceux-ci ont trop appris sur les réalités. C’est la politique consistant à créer des fausses crises pour permettre certaines décisions et interventions.

Prions encore pour le repos de l’âme des deux journalistes de RFI et pour toutes victimes maliennes de cette question qui n’a que trop duré. Tous ceux-ci ne sont que des victimes innocentes d'un projet égoïste.

Publicité
Commentaires
Carrefour d'opinions
  • Ceci est un espace de partage d'expression et de partage d'opinions. Il se veut aussi un espace de capitalisation et de partage d'expériences pour les solutions des problèmes de nos sociétés.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité